Publié en 2015 aux éditions Lumen
Le monde a été ravagé par une guerre nucléaire et un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes tente de s’organiser pour rebâtir une civilisation. Deux familles se sont battues pour obtenir le pouvoir sur cette communauté et Ivy fait partie des perdants. Les fils et les filles de chaque clan sont obligés de subir un mariage forcé à l’âge de seize ans afin de multiplier les chances de procréer et de maintenir une paix fragile. Ivy se voit forcée d’épouser Bishop, le fils du président, l’adversaire et le pire ennemi de son père.
Ce mariage n’est pourtant pas une mauvaise nouvelle pour la famille d’Ivy, qui a élaboré un plan afin de retrouver le pouvoir : profiter de la proximité d’un couple pour tuer Bishop et anéantir le reste de sa famille.
J’ai abordé cette duologie avec crainte : paradoxalement, les livres qui engendrent énormément de retours positifs sur la blogo m’inquiètent toujours un peu. Forcément, on en attend beaucoup, j’avais peur d’être déçue et de ne pas me reconnaître dans ce roman, d’autant plus que je commence à avoir du mal avec la dystopie, j’en ai déjà parlé. Au final, beaucoup de crainte pour rien, la blogo a aimé ce livre, la blogo a parlé et la blogo a eu raison.
La quatrième de couverture semble évoquer une histoire assez banale, qui en rappelle beaucoup d’autres. Un monde détruit, des clans ennemis, des jeunes forcés à sacrifier leur bonheur pour une cause plus importante, une héroïne un peu badass… sauf que non. Ivy s’éloigne des clichés et se construit une personnalité plus complexe que ça. Élevée dans la haine pour tout ce qui se rapporte au clan de son nouveau mari, elle découvre que rien n’est tout blanc ou tout noir. Elle est amenée à s’interroger sur sa famille, sur les choix qu’elle estime juste, à revenir sur tout ce qu’on lui a appris et à prendre des décisions difficiles pour les causes qui lui importent le plus. C’est une longue évolution qui traverse les deux tomes et qui lui permet de devenir qui elle est, et non ce que sa famille veut qu’elle soit.
Les autres personnages ne sont pas en reste, mais il a fallu attendre le second tome pour que je réalise que je m’étais réellement attachée à eux. À chaque péripétie, au moindre retournement de situation, j’étais inquiète pour eux, je souhaitais que tout se termine bien et qu’ils trouvent enfin un semblant de paix. Je ne dis pas qu’ils ne m’ont jamais irritée ou agacée, j’en ai parfois voulu à Ivy d’être aussi difficile et à Bishop d’être si conciliant, cependant ça n’a pas entaché l’affection que je leur portais. Je n’avais pas ressenti un tel attachement aux personnages d’un roman jeunesse depuis ma lecture de La Passe-Miroir, ça commençait à faire longtemps.
L’univers que l’auteure a construit amène aussi à des questions sur les meilleures décisions à prendre dans une telle situation. Dans le monde d’Ivy, les adolescents sont mariés de force dans le but de procréer le plus vite possible afin d’avoir plus de chances d’obtenir des enfants sains. C’est une méthode presque barbare, et pourtant, quels sont les autres choix dont dispose une communauté aussi limitée ? De la même façon, les personnes qui commettent un crime sont expulsées de la ville, ce qui équivaut presque à une peine de mort tant le monde extérieur est cruel. Mais de quelles autres solutions peut disposer une ville qui peine à nourrir tous ses habitants valides ? Je ne pose ici que des questions rhétoriques qui sont davantage abordées dans le roman. La famille d’Ivy se bat contre ces principes sans pour autant utiliser la bonne méthode pour se faire entendre, en considérant qu’une révolution ne se fait pas sans tuer des innocents.
The Book of Ivy et The Revolution of Ivy m’ont baladée dans un monde cruel avec des personnages travaillés et attachants, je ne peux que vous recommander de tenter cette lecture, et ce même si vous êtes, comme moi, des blasés de la dystopie.
J’ai aimé… un peu…
Le tome 1 : moyennement et le tome 2, un petit peu plus.
Le cadre et le contexte m’ont emballée davantage, l’atmosphère aussi… Ivy a pris de la maturité, c’est mieux.
Une jolie histoire, dont la couverture a largement contribué à mon envie de la lire. Je comprends l’engouement de la blogo pour ce monde.
J’ai préféré le second tome aussi, surtout que ça change vraiment du premier et je trouve ça bien que l’auteure se soit renouvelée. C’est vrai que les couvertures sont superbes, beaucoup plus belles que celles de l’édition originale en anglais pour une fois.
J’ai aimé cette duologie, j’ai aimé l’évolution d’Ivy, néanmoins je trouve le tome 1 un peu lent et le 2 trop rapide dans sa fin.
Je n’ai pas été gênée par le rythme du premier tome, mais maintenant que tu le dis la fin du second était peut-être un peu précipitée effectivement.
J’ai aussi beaucoup aimé ce diptyque ! Surtout ce monde où tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre, j’ai trouvé ça agréable et beaucoup plus réaliste.
Oui, ça change de beaucoup de romans du genre, c’est tout en nuances et il n’y a pas de méchant qui soit mauvais jusqu’à la moelle (excepté un seul personnage, mais même s’il compte pour l’intrigue il n’est pas au centre du roman).
J’avais assez bien aimé le premier aussi ! Mais là, je lis le deux et pour le moment… C’est pas folichon, je ne suis pas convaincu pour le moment 🙂
J’espère que la suite te plaira, j’ai préféré le deuxième tome donc laisse lui sa chance jusqu’au bout :p
Ah trop contente de voir ton avis sur cette duologie; je ne savais vraiment pas comment me positionner. J’en entends aussi parler depuis fort longtemps, et comme toi, souvent, je me méfie. Ce qui me retient aussi est que je ne les ai pas trouvés en librairie, et les grands formats sont onéreux…
Si jamais je les trouve au CDI de l’établissement (il me semble en avoir conseillé l’achat), je n’hésiterai pas longtemps, grâce à toi (tu vois, il n’y a pas que moi qui rallonge les wish-lists ^^)
Aha, c’est ma médiathèque qui les a acheté suite à ma demande, on est toutes les deux des rapaces :p. Le problème c’est qu’ils m’ont tellement plu que j’ai envie de les acheter maintenant. Je pense aussi que c’est une très bonne lecture pour les collégiens/lycéens (quoique le deuxième tome est quand même difficile pour les plus jeunes, il y a des passages très violents). Si tu arrives à mettre la main dessus j’espère qu’ils te plairont !