Publié en 1975 au Mercure de France – Prix Goncourt (1975)
Momo a 10 ans, enfin il n’est pas trop sûr, il n’est pas daté. Il vit chez Madame Rosa, une vieille femme juive qui a connu Auschwitz, et qui recueille maintenant des enfants de prostituées dans son appartement au sixième sans ascenseur. Momo ne va pas à l’école, mais il est instruit par toutes les vieilles personnes qu’il côtoie dans le quartier. Quand la santé de Madame Rosa se dégrade, il l’aide à ne pas battre le record du monde du légume qui a vécu le plus longtemps en refusant qu’elle aille à l’hôpital.
J’ai du mal à savoir par où commencer avec ce livre. J’ai peur de ne pas savoir trouver les mots justes pour décrire ce qu’il raconte, et ce que j’ai ressenti au fil de ma lecture. Une chose est sûre, il ne m’a pas laissée de marbre, loin de là… Ne m’en voulez donc pas trop si c’est un peu fouillis.
Momo vit dans un monde d’adultes, de vieux qui meurent, et il a acquis une certaine maturité avant l’heure, malgré son langage parfois totalement décalé. Il nous raconte des choses pas toujours marrantes avec un ton égal, parce que pour lui, la vie, c’est ça, et ça ne peut pas être plus. Il est extrêmement attachant et surprenant, en lisant, on a envie d’avoir nous aussi un Momo dans la vie.
Monsieur Hamil m’avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu’il n’était pas pressé car il transportait l’éternité. Mais c’est toujours plus joli quand on le raconte que lorsqu’on le regarde sur le visage d’une vieille personne qui se fait voler chaque jour un peu plus et si vous voulez mon avis, le temps, c’est du côté des voleurs qu’il faut le chercher.
Madame Rosa « se détériore » de plus en plus vite tout au long du roman, mais fort heureusement, ce n’est pas un cancer, la maladie qu’elle craignait le plus, comme Momo aime à lui rappeler. Il l’accompagnera dans sa fin vie avec l’aide de plusieurs voisins, toujours prêts à l’aider, car c’est quand une personne est à la porte de la mort qu’on s’y intéresse.
Le docteur insiste pour qu’on amène Madame Rosa à l’hôpital, mais elle refuse. Elle ne veut pas être un légume, et réclame le droit de mourir avec dignité, un droit qui est malheureusement encore refusé aujourd’hui aux personnes qui le demandent…
Ils vont me faire vivre de force, Momo. C’est ce qu’ils font toujours à l’hôpital, ils ont des lois pour ça. Je ne veux pas vivre plus que c’est nécessaire et ce n’est plus nécessaire. […] Ils vous en font baver jusqu’au bout et ils ne veulent pas vous donner le droit de mourir, parce que ça fait des privilégiés.
Ce droit de mourir, Momo le lui offrira en l’accompagnant jusqu’à la toute fin. Ce roman m’a fait vivre autre chose, il m’a fait découvrir des personnages merveilleux, sous son langage parfois très cru il cache une douceur, une sincérité et une tendresse prenantes qui font du bien en même temps qu’elles nous rendent misérables. J’ai envie de relire du Romain Gary, vite.
Ça a l’air d’être un très beau livre, très émouvant même… Ça me touche toujours beaucoup la vieillesse, la fin de vie etc… Faudrait que je le lise !
Si c’est un thème qui te parle, ça risque fort de te plaire et de te rendre un peu triste à la fois !
J’ai lu ce roman il y a quelque temps, et il m’avait beaucoup plu. Momo est un personnage très touchant et atypique. Son histoire m’a vraiment touchée. Romain Gary est très habile. Son écriture douce-amer est très originale et inoubliable. Tout comme toi, il me tarde de lire un autre roman de lui !
Je guetterai ton blog pour voir si du Romain Gary réapparaît alors. Je vais essayer de me procurer Gros Câlin ou La Promesse de l’Aube aussi vite que possible (comme si je n’avais pas déjà une PAL tout sauf raisonnable…)