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Enfuir l’hiver – Catherine Ecole-Boivin

Enfuir l'hiver Catherine Ecole-Boivin

Publié en 2016 aux éditions Les Presses de la Cité

C’est la dernière des Kermadec. Elle sera « la Chose », fillette damnée, qui grandit dans le silence et le froid d’une cave…

1931. Aëlle et Madalen Kermadec, ravissantes Nantaises, rencontrent à la faveur d’un bal champêtre dans la presqu’île du Cotentin les vieux garçons Valvachet. Ils se marient d’un bel amour.
Au côté de Roland, potier, Madalen s’épanouit dans son métier d’institutrice à Barfleur, tandis qu’Aëlle rejoint Auguste dans sa ferme isolée entre lande et falaises.
Mais dans ses cartes, la voyante Thilda pressent un drame qui va marquer toute une famille du sceau de la honte et du secret…

La quatrième de couverture d’Enfuir l’hiver annonce des secrets, une histoire sombre teintée de superstitions et de trahisons. Je regrette qu’elle n’évoque pas les deux événements principaux qui jouent un rôle crucial dans la vie des personnages : la Première et la Seconde Guerre Mondiale. Les Valvachet ont été écorchés par la Première Guerre Mondiale et ne s’attendent pas à trouver l’amour quand ils rencontrent les sœurs Kermadec à l’occasion d’un bal. Les Nantaises tombent pourtant sous le charme de ces hommes et les épousent, quittant la ville pour s’accommoder d’une vie plus simple. Quelques années après ces noces, ce sont la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation allemande qui touchent à nouveau nos personnages et les entraînent dans des situations dramatiques.

Ça a été relativement compliqué de dresser le bilan de cette lecture qui m’a entraînée sans totalement me convaincre. J’ai eu un peu de mal à accrocher au style de l’auteure que j’ai parfois trouvé trop sophistiqué et lourd. Les phrases sont longues et complexes alors que ce n’est pas toujours utile. J’aurais aimé un peu plus de légèreté pour pouvoir souffler de temps en temps. Après quelques pages, je suis rentrée dans l’ambiance mais cette gêne est restée jusqu’à la fin du roman et m’a éloignée des émotions du roman.

Cette prise de recul forcée est regrettable car l’histoire imaginée par Catherine Ecole-Boivin est plutôt bien menée et originale bien que le sujet des grandes guerres ait déjà été beaucoup abordé dans la littérature. Le roman tisse des liens entre différents événements et met en avant ces petites vies touchées de près ou de loin par les événements dramatiques du XXème siècle. Les personnages sont bien dépeints mais j’ai eu du mal à m’y attacher, encore une fois à cause de ce style qui apparaît également dans les dialogues (qui sont par ailleurs peu nombreux).

Le sujet de la voyance est abordé d’une façon très intéressante, le personnage de Thilda est assez fascinant, j’aurais même apprécié qu’elle apparaisse davantage. Je pensais, en lisant la quatrième de couverture, qu’elle aurait un rôle beaucoup plus important dans l’intrigue et je n’ai cette impression au final.

Un avis qui reste mitigé donc, je regrette car ce roman est plein de bonnes idées, il n’aurait probablement pas manqué de m’émouvoir si j’avais mieux accroché avec la plume de l’auteure. Je remercie Babelio et les Presses de la Cité qui m’ont permis de découvrir ce livre grâce à une opération Masse Critique !

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