Publié en 2003 aux éditions Albin Michel
Coraline vient de déménager dans une grande maison qu’elle et ses parents partagent avec des voisins très curieux. En bas, il y a deux anciennes actrices encore convaincues de leur grandeur, en haut, un éleveur de souris savantes qui n’ont pas encore fait de représentation. Mais dans cet endroit, sans compagnon de son âge, la petite fille s’ennuie et décide de partir en exploration jusqu’à découvrir une porte qui l’amène dans un monde parallèle à l’aspect amical qui cache bien des horreurs…
« Elle frissonna. Elle préférait savoir où se trouvait l’autre mère, car si on ne la voyait plus nulle part, elle pouvait se trouver n’importe où. Et ce qu’on ne voyait pas, ça faisait toujours plus peur. »
Coraline, pour moi, ça a été un film avant d’être un livre. J’avais été fascinée par cette adaptation en stop motion qui est bien plus qu’un film pour enfants, comme beaucoup de films d’animation classés bien trop vite dans cette catégorie. Je n’étais déjà plus une enfant lorsque je l’ai vu pour la première fois mais j’imagine qu’il a traumatisé une bonne partie de petits spectateurs par le biais de cette ambiance à la fois sombre et déjantée.
Après cet éloge de l’adaptation, vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai mis autant de temps à lire l’oeuvre à l’origine de ce magnifique film. Je ne connais pas la réponse, je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt, toujours est-il que lorsque je l’ai trouvé au détour d’un rayon de la médiathèque, ça m’est apparu comme une évidence.
Coraline n’est pas tout à fait un roman, mais plutôt un conte, et un vrai conte. Ce que j’entends par là, c’est qu’il est vraiment effrayant pour les plus jeunes, comme l’ont été tous les grands contes avant lui. Il joue sur les peurs enfantines, la peur du noir, de l’abandon, de l’inconnu. Je pense que c’est une histoire qui peut plaire aussi bien aux adultes qu’aux enfants, les adultes auront tendance à analyser plus de choses là où les petits se laisseront entraîner sans trop y réfléchir (bon, accompagnez quand même vos enfants dans cette lecture si ils sont très jeunes, parce que c’est un coup à faire des gros cauchemars).
Ce conte n’est pas sans rappeler Alice au Pays des Merveilles par certains de ses aspects, une petite fille qui part dans un autre monde à travers une porte, un peu comme dans un terrier, et qui découvre un univers peuplé par des personnages tous plus étranges les uns que les autres, qui tiennent des discours bizarres et des animaux qui parlent. Bien que l’histoire proposée par Neil Gaiman ne soit pas aussi folle et psychédélique, c’est un voyage déroutant dans un espace imaginaire bien fourni.
C’est la première fois que je lis une oeuvre de Neil Gaiman, oui je sais, honte sur moi, ma famille et tous mes descendants ! J’ai aimé son style, son imagination et sa capacité à jouer sur nos peurs en instaurant un climat d’angoisse. Je le relirai certainement à l’avenir, L’Étrange Vie de Nobody Owens me tente particulièrement.
Ah, et je ne peux pas résister à l’envie de partager un petit morceau de la bande originale du film. La musique joue un grand rôle dans l’ambiance mystérieuse de ce film, et elle peut également très bien accompagner votre lecture, si vous avez le courage de plonger dans ce monde…
Il faut vraiment que je mette la main sur le film !
Oui, il est vraiment top, autant au niveau esthétique qu’au niveau du scénario !
Je ne connais pas du tout, même le dessin animé …
On en a un peu entendu parler lorsque le film est sorti mais ce n’est pas une oeuvre « culte », donc ce n’est pas étonnant que tu ne connaisses pas forcément, mais je trouve que c’est une vraie référence pour les contes contemporains 🙂
Bon, tu m’as convaincu. Il me le faut absolument ! Et il faut que je déniche aussi le film pour le voir à l’occasion, car j’avoue que je ne suis pas un grande fan des stop-motion. :S
Ah, si tu n’aimes pas trop le stop motion c’est risqué :p. Enfin je pense quand même que c’était le meilleur choix pour bien retranscrire l’univers et ça change de la 3D.