Publié en 2015 aux éditions Hachette
Hannah et Zoé sont amies depuis l’enfance et leurs caractères s’opposent autant qu’ils se complètent. Elles font toutes les deux parties d’une classe moyenne qui ne cesse de s’appauvrir et rêvent à des jours meilleurs. Zoé souffre de bipolarité et décide soudainement de partir « prendre des vacances » (pour ne pas dire fuguer) avec Hannah afin de lui apprendre l’importance de l’insouciance, de l’audace ou encore du plaisir.
« Vérité n’a pas beaucoup de synonymes. Peut-être parce qu’il n’y en a qu’une. De vérité.
– Je crois, moi, qu’il peut y avoir plusieurs versions de la vérité. Chacun choisit la sienne, et construit sa vie autour. »
J’ai lu un bon nombre de chroniques mitigées concernant ce livre, et j’ai été agréablement surprise de beaucoup l’apprécier. Certains éléments sont, comme le reprochent ces critiques, assez peu crédibles, mais l’ensemble du roman a largement rattrapé cette petite faiblesse. C’est aussi typiquement le genre de livre que j’aurai pu assez facilement détester, ce qui a grandement contribué à mon étonnement.
J’ai accroché assez vite à l’histoire et j’ai trouvé les personnages plutôt touchants. Je me suis surtout identifiée à Hannah, cette fille qui ne vise pas assez haut et qui s’enterre sans même s’en rendre vraiment compte dans une vie médiocre (rassurez-vous je vais mieux). Je trouve qu’elle représente bien certains adolescents qui n’ont pas encore débuté leur vie d’adulte, à qui la vie n’a pas donné grand chose et qui savent déjà que la suite ne sera pas évidente. Elle se contente donc de mener une vie bien rangée et évite à tout prix de prendre des risques par peur de perdre ce qu’elle a déjà, c’est-à-dire pas grand chose. Certains peuvent penser que ce personnage manque de personnalité, et ils auront raison, mais ici, c’est sur ce manque que la majorité du roman se joue.
J’ai aussi beaucoup aimé l’attachement de Zoé pour son petit frère atteint du syndrome d’Asperger qui l’empêche de véritablement ressentir ou même de comprendre la plupart des émotions. Pour lui permettre de saisir certains sentiments, elle bâtit de petites installations sur différents thèmes, et la plupart sont très parlantes. C’est d’autant plus touchant qu’elle est elle même atteinte d’un trouble psychiatrique, la bipolarité, qui lui fait ressentir des émotions beaucoup plus fortes et parfois douloureuses.
C’est à la suite d’une phase de dépression que Zoé décide de fuir, cette fois-ci envahie par un sentiment d’euphorie qui la conduit à l’hyperactivité. Hannah la suit principalement pour la protéger, mais c’est elle qui tirera le plus d’enseignements de ce voyage puisque son amie a décidé de lui apprendre à ne plus vivre à travers elle. Celle qui était terrifiée à l’idée de manquer une heure de cours se libère doucement de sa rigidité maladive en suivant, bon gré mal gré, son amie à travers ses lubies. Hannah ose s’accrocher à ses objectifs, elle redécouvre l’amour, et elle se détache de la peur qui la retient dès qu’elle pense pouvoir faire mieux.
C’est un roman qui mérite qu’on lui laisse une chance, à la fois pour les thèmes qu’il met en avant et pour sa morale qui nous rappelle qu’il est parfois bon de se laisser aller à l’insouciance et d’oser faire les choses nécessaires pour vivre pleinement.
Et bien c’est qu’il me tenterait bien ce roman ! Tu en parles super bien aussi, ça aide. Je me demandais surtout : est-ce qu’il est écrit très gros ? Parce que c’est ce que je crains en achetant ce genre de roman jeunesse…
Merci ! J’espère qu’il te plaira si tu tentes la lecture, il n’a pas convaincu tout le monde donc je ne sais pas trop si je dois le conseiller à tout prix, en tout cas j’ai aimé.
Je ne trouve pas qu’il soit écrit très gros, pas plus gros que Vango en tout cas (c’était le seul autre jeunesse que j’avais sous la main pour comparer rapidos :p), il y a juste un plus grand interlignage. Mais ça se lit quand même très vite pour 350 pages.