Publié en 2014 en auto-édition (CreateSpace Independent Publishing Platform) – Republié en 2015 aux éditions Hodder
Disponible en français aux éditions L’Atalante sous le titre « L’espace d’un an »
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace, où elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. Les tribulations du Voyageur, parti pour un trajet d’un an jusqu’à une planète lointaine, composent la tapisserie chaleureuse d’une famille unie par des liens plus fondamentaux que le sang ou les lois: l’amour sous toutes ses formes. (résumé éditeur volontairement raccourci car je trouvais qu’il en disait trop)
J’ai choisi ce roman quasiment au hasard lors de ma première commande sur BookDepository. La couverture était jolie, le résumé avait l’air sympa, ça m’a suffit : HEUREUSEMENT que j’ai décidé de le garder dans ce panier virtuel. The Long Way to a Small Angry Planet est un roman de science-fiction où différentes espèces civilisées ont formé une alliance pour maintenir l’espace dans une paix relative. Pour faciliter la communication et les échanges entre les différentes planètes, des vaisseaux spécialisés ont pour travail de creuser des tunnels dans l’espace. Le Wayfarer est l’un de ceux là, et c’est ce vaisseau que rejoint Rosemary pour échapper à son passé. Elle y découvre un équipage hétéroclite composé de membres de différentes espèces, chacun possédant un caractère bien trempé et embarque pour une mission de longue durée vers un peuple violent tout juste accepté par la communauté galactique…
Pas trop fan de SF pure ? Ne fuyez pas tout de suite s’il vous plaît, je ne suis pas une accro au genre non plus et pourtant ce roman m’a complètement emportée. Becky Chambers nous offre un univers riche et passionnant où des dizaines d’espèces tentent d’évoluer en harmonie malgré leurs cultures complètement différentes. À chaque civilisation ses coutumes, certains changent de sexe en milieu de vie, d’autres rejoignent différentes familles au cours de leur vie et ne s’intéressent jamais à leurs géniteurs, il en existe même une qui se fait implanter volontairement un virus augmentant ses capacités à comprendre l’espace mais réduisant considérablement sa durée de vie.
Le roman n’est pas porté par l’histoire, somme toute assez simple, mais par les personnages, et tout spécialement, évidemment, l’équipage du Wayfarer. Le vaisseau est futuriste, certains membres de l’équipe font partie d’espèces très exotiques et pourtant je me suis sentie comme à la maison à chaque fois que j’ouvrais le livre pour reprendre ma lecture. Ce roman était le cocon idéal où je pouvais me réfugier après une journée fatigante ou décevante.
Ça va peut-être paraître très niais dit comme ça mais la bienveillance règne dans le Wayfarer, à quelques exceptions près, et ça fait beaucoup, beaucoup de bien. Habituellement je suis gênée par ce genre de livre qui déborde de bons sentiments et dans lequel les personnages paraissent un peu trop accueillants, mais ici la magie a opéré. Je ne sais pas par quel miracle Becky Chambers a réussi à briser ma carapace face à ce genre d’histoire, c’est probablement une histoire de dosage et de retenue. Les touches d’humour sont légères et fonctionnent bien, je n’ai pas eu l’impression que l’auteure voulait à tout prix me faire rire parce que « c’est un livre feel good alors je dois caser une blague toutes les trois lignes ». Les histoires d’amour parsemées dans le roman sont excessivement touchantes et crédibles sans forcer sur les détails, là encore l’auteure sait y faire sans insister. C’est écrit tout en pudeur mais j’en ai ressenti toute l’intimité.
La force du roman est aussi de ne pas prêter attention aux genres des personnages. Femmes, hommes, les deux, asexué, ou quelque chose de complètement différent… peu importe. Chacun est ce qu’il est. Les péripéties du vaisseau sont des occasions d’en apprendre plus sur les personnages, leur histoire et leurs désirs. Tout le monde a sa part dans l’histoire et je me suis attachée à tous les membres de l’équipage sans distinction. Tous ont leurs forces et leurs faiblesses, il n’y a pas de Héros qui n’a peur de rien et qui va sauver l’univers avec ses gros muscles ou son courage exceptionnel, il y a juste des sursauts de courage et des moments de peur et de tristesse incontrôlables, parce que la vie fonctionne ainsi.
J’espère que cette chronique vous donnera envie de découvrir ce roman car je n’en ai pas beaucoup entendu parler du côté francophone mais il a l’air d’avoir été très bien accueilli chez les anglophones. C’est un nouveau coup de cœur, deux à la suite, je ne sais même pas si ça m’était déjà arrivé. Si vous me suivez depuis un moment (ou si vous regardez la catégorie « Coup de coeur »), vous savez qu’ils sont assez rares ici parce que je les réserve (en toute logique) à des livres qui m’ont vraiment profondément touchée. The Long Way to a Small Angry Planet est de ceux-là et je suis ravie de lui avoir donné sa chance, à votre tour maintenant…
Je ne suis pas SF du tout…mais alors pas du tout, mais ton article a réussi à m’intriguer un peu! Pourquoi pas, si ma BM l’acquiert, cela peut faire une lecture intéressante! Le côté « cultures différentes qui essayent de s’entendre pour survivre » me plait bien je dois avouer…
L’aspect SF est présent dans le roman mais bizarrement je ne crois pas que ce soit le plus important, il ne s’agit pas de parler de vaisseaux et de planètes mais de personnes, l’histoire se concentre vraiment sur l’équipage (qui est géniaaal, je les aime tous <3). Ça pourrait peut-être te plaire et même te faire aimer le côté SF ^^.
ça donne envie !! Et ton article est vraiment complet 🙂
Niveau VO ça va, pas trop complexe ?
En tout cas je note !
Merci ! Niveau VO… ce n’est pas la lecture la plus évidente en anglais, le style est assez simple mais le vocabulaire n’est pas toujours facile à assimiler.