Publié en 2015 aux éditions Lumen

Dans un monde divisé entre un Continent appauvri par la guerre et des Îles où tout semble sourire aux habitants, Mila, née du mauvais côté de la barrière, tente d’accéder au pays privilégié. Elle est capturée alors que l’homme qui l’accompagnait décède dans un accident. Le Centre d’immigration dans lequel Mila est enfermée décèle un objet s’apparentant à une bombe inséré dans son crâne. La jeune fille décide alors de fuir pour sauver sa vie, mais la technologie du nouveau monde, un téléphone implanté lui aussi dans sa tête, permet aux forces de l’ordre de voir à travers ses yeux et de la traquer… avec seulement sept secondes de décalage.

Les romans jeunesse dystopiques commençaient un peu à me lasser, je me suis dit que celui-ci serait peut-être différent. Raté. On retrouve tous les ingrédients du genre, un monde privilégié qui ignore les réels problèmes, un mentor mystérieux, un méchant très très méchant et une héroïne un peu trop douée. Attention, je ne dis pas que tout m’a déplu dans ce roman, sinon je ne l’aurai pas terminé. J’ai bel et bien été intriguée par l’histoire et j’ai vite accroché malgré quelques incohérences.

C’est un roman d’action en grande partie, et on peut rarement reprendre son souffle entre deux passages de courses poursuites intenses. L’idée des sept secondes de décalage est plutôt bien exploitée, mais de façon irrégulière. J’ai trouvé que ces secondes étaient assez peu évoquées au début avant de faire partie intégrante de l’action dans les derniers chapitres du roman. Même si j’ai aimé le fait que l’intrigue soit très rythmée, je regrette un peu que l’auteur n’ait pas accordé plus de place pour mieux nous faire comprendre le monde dans lequel vit Mila. J’aurai aimé que cet aspect de l’histoire soit plus riche et développé.

Je n’ai pas réussi à m’attacher plus que ça à Mila, qui est tellement forte qu’elle en devient inhumaine. La jeune fille, élevée dans un endroit où la nourriture se fait rare, est capable de mettre à terre des Agents spéciaux expérimentés et armés. Elle ne baisse jamais les bras, ne sombre jamais dans la mélancolie suite à la mort de l’homme qui l’a emmenée où elle est, ne pleure pas. Le girl power et tout, je veux bien, mais Mila manquait de réelles faiblesses qui auraient pu faciliter mon identification au personnage, je suis donc restée un peu extérieure à tout ce qui se passait dans sa tête. J’ai eu moins de problèmes avec les personnages secondaires, seuls quelques uns d’entre eux sont vraiment manichéens, l’auteur a songé à apporter plus de nuances aux personnalités des autres.

J’attendais davantage de ce roman qui m’a divertie sans m’apporter un vrai plus. Il ne restera probablement pas gravé dans ma mémoire, la littérature jeunesse a mieux à offrir !