Publié en 1938, disponible aux éditions Le Livre de Poche
En 1518, un Portugais exilé du nom de Magellan convainc le roi d’Espagne, Charles Quint, d’un projet fou : « Il existe un passage conduisant de l’océan Atlantique à l’océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l’est à l’ouest. » Partie en 1519, l’expédition reviendra trois ans plus tard, disloquée, victorieuse. Malgré les fausses cartes et les mutineries, le froid, la faim et les maladies, Magellan a forcé le détroit qui porte aujourd’hui son nom et vaincu le Pacifique, inconnu à l’époque. Un destin héroïque magistralement conté et réfléchi par Zweig. (résumé éditeur)
« Ce à quoi des milliers d’autres avant lui n’avaient fait que penser, il l’a réalisé : il a trouvé le chemin menant vers l’autre mer. Cette heure unique justifie toute sa vie, vouée désormais à l’immortalité.»
Kouuua ?! Un deuxième article sur un livre de Stefan Zweig, déjà ? Oui, mon coup de coeur pour Marie-Antoinette commence à tourner en vénération pour Mr. Zweig, je ferai bien une pause à un moment donné, pour l’instant je n’ai aucune envie de lire autre chose !
Le résumé du livre le dit mieux que je ne le ferai, dans cette oeuvre, Stefan Zweig nous emmène en voyage aux côtés d’un explorateur qui a apporté des connaissances essentielles au monde, en confirmant que la Terre était ronde et en permettant à l’un de ses passagers de commencer à constater l’existence des fuseaux horaires.
L’aventure en elle-même occupe une grande partie du livre, mais Zweig ne passe pas sous silence toutes les difficultés que Magellan a subi pour mener son projet à terme pendant une époque où les tensions entre le Portugal et l’Espagne étaient palpables, chaque pays souhaitant s’approprier un maximum de terres étrangères. Le but de l’expédition, au-delà de la volonté de coloniser, était de trouver une route sans intermédiaire pour ramener des épices, un véritable luxe à l’époque, des pays lointains. L’annonce de l’expédition de Magellan après son exil en Espagne n’a donc pas réjouit le Portugal qui a fait son maximum pour faire échouer le projet sans jamais y parvenir.
Les affaires politiques et économiques n’ont pas été le seul souci de Magellan, puisque tout son projet s’était en fait basé sur des cartes erronées. Le détroit était bien plus au Sud qu’elles ne le laissaient paraître, et il était également très difficile de naviguer dans ce passage inhospitalier. Cette expédition a failli tourner court à de nombreuses reprises, l’équipage a subi le doute, la faim, le froid, et on ne doit la découverte de ce passage qu’à la volonté de fer de l’homme persévérant qu’était Magellan.
Malheureusement, il ne vivra pas assez longtemps pour terminer son aventure en Espagne, lui et sa famille ne bénéficieront d’aucune véritable reconnaissance au début de ce voyage et après sa mort, seuls les quelques personnes de l’équipage encore vivantes pourront laisser éclater leur joie. Sa découverte ne sera même pas utilisée puisque le détroit s’est révélé impraticable pour bon nombre de navires… mais au final il aura apporté quelque chose de bien plus précieux que l’or et les épices, la connaissance.
Alors, que dire de ce livre ? Avant de commencer à lire Zweig, je n’étais pas spécialement fascinée par l’histoire, et je ne manifestais pas non plus une attirance folle pour les romans d’aventure. Encore une fois, il a réussi à me passionner avec ce récit riche en intrigues et en découvertes. C’était réellement captivant d’imaginer le monde il y a encore quelques siècles, lorsqu’on en ignorait beaucoup sur la disposition exacte des continents. Cette période pleine d’explorations et de découvertes était électrisante pour les hommes qui laissaient de côté une vie rangée pour se dédier entièrement au voyage, sans même avoir la certitude de réussir à revenir chez eux. L’auteur réussit également à dépeindre le contexte historique de façon à ce que l’on puisse facilement comprendre les causes et les conséquences des actions des acteurs majeurs de cette aventure, ce qui est très appréciable lorsque l’on est, comme moi, qu’un novice en matière d’Histoire.
Le seul bémol que je pourrai souligner ne tient pas au travail de Zweig mais plutôt à celui de la maison d’édition. J’aurais réellement apprécié trouver quelques cartes en annexe de l’oeuvre, des exemples de cartes de l’époque ou au moins une qui retracerait le voyage de Magellan avec quelques dates clés… Je me permets donc de vous rediriger vers cette carte, elle vous permettra de mesurer l’aspect extraordinaire de cette longue aventure en mer.
Est ce que je lirai cette bio ? Peut être, mais en dernier, après celle de Marie Stuart, qui vient de rejoindre la PAL. En même temps, je me dis que cette bio pourrait beaucoup me servir, mais je suis encore réticente. En tout cas, Zweig est un très bon auteur, je suis en train de lire 24 heures de la vue d’une femme et encore une fois, il nous tient en haleine !
Je ne sais pas pour quelles raisons tu es réticente, mais dans tous les cas je pense qu’il ne faut pas « craindre » cette biographie, j’y ai retrouvé ce qui m’a fait aimer Marie Antoinette et je n’ai pas vu les pages défiler !
Je vais bientôt publier mon article sur Marie Stuart, c’était encore un immense coup de cœur, j’ai hâte de lire ton avis lorsque tu l’auras lu. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme est excellent aussi 🙂