Publié en 2015 aux éditions Rue de Sèvres
David Smith vit pour l’Art, mais ne parvient plus à vivre du sien depuis que son quart d’heure de gloire s’est brutalement terminé. Dans un café, il croise, sous les traits de son oncle, la Mort, à qui il explique ses intentions artistiques et sa frustration. La Mort lui propose alors un marché : David pourra sculpter n’importe quelle matière à mains nues avec facilité, mais il ne lui restera plus que 200 jours à vivre. David accepte, mais alors qu’il s’apprête à se consacrer entièrement à la sculpture, il tombe amoureux.
« Nous sommes un million à avoir ce même rêve de créer, de toucher, de rester dans les mémoires. »
Je ne lis pas souvent de romans graphiques, je pensais que j’aurai du mal à me faire une opinion sur ce livre, et finalement, ce n’est pas si compliqué. L’histoire qui entoure la réflexion de Scott McCloud n’est peut-être pas le plus important dans ce roman, c’est la réflexion elle-même qui est passionnante.
Scott McCloud se questionne sur le but de l’Art et la création sans en devenir inaccessible. Il montre la passion d’un homme à créer, jusqu’à frôler la folie, créer pour laisser une trace dans le monde et rester dans les mémoires de chacun. Le personnage de David a ses faiblesses, l’histoire en a quelques-unes elle aussi mais il est difficile de décrocher de ce livre quand on entre dans l’action tout en suivant la réflexion de l’auteur sur le monde impitoyable de l’Art, avec ses paradoxes et ses problèmes.
Ce qui m’a le plus intéressée dans ce roman finalement, c’est le talent de Scott McCloud pour le dessin et la narration. Dans des nuances de bleu, il fait ressortir les éléments importants avec un noir marqué. Le rythme créé par sa façon d’apposer les différentes cases est excellent, on en ressent aussi bien la lenteur que la rapidité. Rien ne choque, rien ne vient casser la continuité de l’histoire qu’il nous raconte grâce à cette manière de procéder qui m’a souvent donné l’impression de regarder un film. À certains moments j’ai même pu entendre l’écho des voix des personnages hurlant ou murmurant.
Pendant ces 500 pages, je suis entrée dans le monde de David, j’ai compris ses frustrations, je l’ai suivi dans New York pendant qu’il transformait la ville en son terrain de jeu grâce au talent de Scott McCloud. Les rebondissements sont nombreux et les actions s’enchaînent en nous laissant parfois un peu souffler aux côtés de Meg et David. Ce livre représente une certaine somme (25€), mais pour tout ce qu’il offre du point de vue graphique, il les vaut réellement.
Tiens, je n’ai jamais tenté les romans graphiques !
Comment vas-tu ?
Tu devrais essayer, ça change agréablement, surtout si tu es en panne « livresque » (j’aime pas ce mot rhm). En tout cas il m’a remis sur les rails après If I Stay ^^. Et oui ça va très bien, petit tour à la librairie cet aprèm, ça fait toujours plaisir ! Je vais voir tes nouveautés 🙂
Je crois qu’il faut qu’on trouve un autre nom… genre sieste livresque ? Digestion livresque ? Pause livresque ? Le havre sans pages ?
Si tu as d’autres idées ! J’irai changer le mot sur mon blog tiens, parce que tu as raison, c’est moche.
Ah la librairie !! J’ai eu une période où aller à la bouquinerie, parmi tous ces vieux classiques jaunis, me ressourçais tellement !
Mmm c’est difficile de trouver un autre terme et c’est pour ça que je me suis retrouvée à utiliser celui-là. Le terme de digestion n’est pas mal ^^. C’est toujours hyper agréable d’entrer dans des petites librairies, j’aime bien en découvrir de nouvelles et me retrouver dans une sorte de labyrinthe à chercher des trucs qui pourraient m’intéresser.