Publié en 2015 aux éditions Razorbill – Lu en VO
Autrefois Érudits et Martiaux vivaient en paix.
Mais les soldats ont pris le pouvoir sur les savants, et les armes ont remplacé les livres.
Pour sauver son frère, Laïa, une érudite de 16 ans, se propose comme esclave auprès de la terrible directrice de l’école militaire de Blackcliff.
De son côté Elias, meilleur soldat de l’académie, est pressenti pour devenir empereur. C’est dans cette école-prison que leurs destins se croisent…
Ensemble, ils vont rejoindre la résistance et lutter pour la liberté, mais comment s’allier lorsque tout vous oppose ?
« The field of battle is my temple. The swordpoint is my priest. The dance of death is my prayer. The killing blow is my release.»
(non vous ne rêvez pas, je chronique enfin !)
J’entendais parler de Une braise sous la cendre depuis quelques semaines déjà, comme beaucoup d’entre vous je suppose. Sans être renseignée plus que ça sur ce roman, il ne me tentait pas, le titre me donnait étrangement l’image d’une histoire d’amour un peu mièvre… à tort ! Sans le qualifier de roman exceptionnel, j’ai passé un très bon moment dans le monde pourtant difficile de Laïa et Elias.
L’univers décrit par l’auteure, s’il n’est pas très original dans l’idée en elle-même, change de ce que j’ai l’habitude de voir dans les romans young adult qui traitent des mêmes sujets d’injustice, de violence et de rébellion. On nous plonge cette fois-ci dans un monde où des éléments fantastiques ont leur place, sans trop prendre d’espace aux sentiments et aux actions naturelles. Le roman débute sans leur accorder trop d’importance et développe ensuite ce monde peuplé d’esprits jusqu’à leur donner une place capitale. C’est une façon de mettre en place l’histoire de cet univers que j’ai beaucoup aimée, car tout est mêlé assez habilement. Cet univers diffère des autres romans YA par sa violence omniprésente. Si certains le comparent à Game of Thrones, je n’irai pas jusque là, mais on peut ressentir une ambiance pesante et malsaine, j’ai trouvé que Sabaa Tahir osait aller plus loin que la plupart des auteurs qui ont voulu se heurter à ce genre d’univers sans aller jusqu’au bout des choses.
La narration alterne entre nos deux personnages principaux : Laïa et Elias. Si leurs positions dans la société sont aux extrêmes opposés, ils rêvent tous les deux de liberté et d’un monde plus juste. Ils mettront beaucoup de temps à véritablement se rencontrer contrairement à ce que la quatrième de couverture pourrait laisser penser, ce qui rend l’intrigue plus crédible à mes yeux. La confiance n’est pas immédiate, Sabaa Tahir n’opte pas pour la facilité sans pour autant trop nous torturer avec des quiproquos interminables (que je supporte difficilement).
L’intrigue tourne beaucoup autour des deux héros, mais les autres personnages ne sont pas sous-développés et sont aussi très intrigants et diversifiés, de la plus grande bonté d’âme à la pire noirceur. Peut-être est-ce dû au fait que l’auteur est en fait une auteure, mais j’ai apprécié la présence de nombreux personnages féminins forts : Hélène, la meilleure amie d’Elias, déterminée et fidèle, le Commandant (oui, c’est une femme), sadique et perfide, Izzi, la petite esclave faussement fragile… Chacune a sa propre personnalité et va au-delà de son statut de femme dans une société où la vie a l’air plutôt rude pour beaucoup d’entre elles. Et puis, bien sûr, n’oublions pas que c’est Laïa qui se bat pour libérer son frère… on est loin du schéma de la demoiselle en détresse.
Ce roman a été une bonne surprise, j’ai découvert un univers riche sans être trop complexe et des personnages attachants, j’ai hâte de pouvoir lire la suite prévue en août pour la version anglaise !
Je termine cette chronique avec un petit point sur la lecture en anglais de ce roman, ça pourrait peut-être vous servir si vous hésitez à le lire en VO. Je n’ai pas eu trop de difficultés à aborder ce roman, même si on y trouve un vocabulaire qu’on emploie rarement dans la vie quotidienne (forcément, c’est un univers fantasy). Je pense qu’il faut avoir un peu de pratique dans la lecture en anglais pour se lancer dans ce roman, ne serait-ce que pour réussir à déduire le sens d’un mot qu’on ne connaît pas en s’aidant de son contexte parce que ça m’est très souvent arrivé en cours de lecture. La compréhension est tout de même facilitée par des tournures de phrases assez simples et une intrigue qui n’est pas excessivement complexe, mais le livre reste assez long (464 pages aux éditions Razorbill). Je recommande donc une lecture en VO si, comme moi, vous avez déjà un peu lu en anglais et que vous voulez progresser sans vous imposer un livre trop difficile à aborder.
Je l’ai en vf il y a pas longtemps et j’ai aussi beaucoup aimé, la cruauté de certains personnages m’a étonné (on ne voit pas souvent ce genre de choses dans de la litt pour ado) et l’univers est vraiment bien pensé !
J’ai beaucoup aimé le fait que l’auteure aille plus loin que d’autres dans cette violence. L’univers est vraiment cool et assez original aussi oui :).
Il est dans ma PAL et j’avais un peu peur que l’univers soit trop YA mais désormais j’ai hâte de le commencer =)
Il ne faut pas le laisser traîner ! En fait je ne savais même pas que c’était un YA en me lançant, et je l’ai assez peu ressenti à la lecture du fait de la violence de l’univers.
Pourquoi pas…si je le trouve en bibliothèque! Ta critique est intéressante!
Merci ! J’espère que tu pourras le dénicher en bibliothèque, mais vu son succès ça m’étonnerait que tu ne puisses pas le trouver plus tard.
J’ai très envie de le lire ! Je l’ai eu en main vendredi mais il était tellement abîmée… On aurait dit qu’il avait déjà été lu ! Je ne vais pas donner 19€ pour un livre dans cet état ^^
C’est bizarre, ça m’arrive de tomber sur des livres un p’tit peu abîmés en librairie mais pas tant que ça ! J’espère que tu arriveras à le trouver dans un état correct et qu’il te plaira :).