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Le Livre des Baltimore – Joël Dicker

Le Livre des Baltimore – Joël DickerPublié en 2015 aux éditions de Fallois

Ce roman retrace l’histoire de l’écrivain que nous avions découvert dans le premier livre de Joël Dicker, La Vérité sur l’Affaire Harry Québert. Les Goldman sont divisés en deux camps : les Montclair et les Baltimore. Chez les Baltimore, on nage dans l’opulence et le bonheur. Les Montclair sont moins bien lotis. Manque de chance, c’est dans cette partie de la famille que grandit Marcus. Dans ce roman, il se souvient de sa fascination pour la réussite de son oncle et de sa tante, mais aussi de son amitié indestructible avec ses cousins, Hillel et Woody. Une vie merveilleuse semble être déjà acquise pour les jeunes hommes, jusqu’au Drame qui déchire les Baltimore.

« Le Gang des Goldman fut toujours une trinité. Mais je ne saurai dire si j’en fus un élément constitutif ou si, au fond, il existait par la seule union d’Hillel et Woody, auxquels se greffait un élément tiers. »

Le précédent roman de Joël Dicker était parvenu à me tenir éveillée jusqu’à quatre heures du matin un soir de grande fatigue, celui-ci n’est pas en reste : je l’ai reçu à Noël et je l’avais terminé trois jours plus tard.

Alors oui, il y a beaucoup de monde qui prend plaisir à se défouler sur ce jeune écrivain : « mais enfin, il n’a pas de style, et puis c’est quoi ces histoires ? ». Je ne comprends pas réellement ces reproches, car rien ne m’a gênée dans ce roman. Le style est simple, l’histoire prenante. Ce n’est pas de la grande littérature, mais ça n’a pas la prétention de l’être non plus. Si vous êtes amoureux des belles tournures de phrases et de style raffiné, ne vous tournez pas vers Joël Dicker, personne ne vous en voudra. Être auteur ne se résume pas uniquement à avoir un style extraordinaire, mais aussi à raconter des histoires. Quelques auteurs arrivent à associer les deux avec un talent certain, Joël Dicker, quant à lui, se centre surtout sur le second point, et ça marche plutôt bien sur moi, à défaut de toucher tout le monde. Ce n’est pas parce qu’un auteur a du succès auprès du grand public qu’il faut lui taper dessus, si ses romans donnent envie aux gens de lire alors qu’ils n’en ont pas l’habitude, c’est tant mieux, non ? Fin de la mini gueulante.

L’auteur nous plonge dans l’histoire d’une famille presque ordinaire, avec ses conflits et ses secrets. Nous vivons principalement l’intrigue à travers les yeux de Marcus, personnage souvent externe à la famille des Goldman-de-Baltimore et pourtant omniscient. Le rythme est assez lent et les rebondissements arrivent au compte-gouttes, comme c’était déjà le cas dans le précédent roman de l’auteur, mais cette fois-ci encore, ça ne m’a pas dérangée. Je le souligne car j’ai tendance à être vite agacée par un rythme aussi peu dynamique, mais Joël Dicker réussit à m’accrocher grâce à ses personnages et à l’ambiance qu’il construit petit à petit. J’ai eu envie de connaître le fin mot de l’histoire et j’ai été tenue en haleine pendant tout le roman sans ressentir l’envie de faire une pause ou de décrocher.

C’est une histoire assez complexe qui se dévoile doucement, celle d’une famille détruite par plusieurs événements découverts par Marcus. On serait prêt à penser qu’il est impossible, du moins pour la plupart des lecteurs, de s’identifier à une famille ayant un train de vie plus que confortable, mais je me suis reconnue dans certaines situations. La complicité d’enfance cède la place à la rivalité et aux secrets, les couples se font et se défont, perdent de leur superbe au fil du temps. Joël Dicker nous livre ici une saga familiale riche en émotions, pleine d’occasions ratées et de rêves brisés. Une multitudes de petits éléments parfois anodins s’enchaînent et mènent au Drame. Les ingrédients sont somme toute assez simples mais avec la cuisine de Joël Dicker, ils sont diablement efficaces.

17 réflexions au sujet de « Le Livre des Baltimore – Joël Dicker »

  1. Je l’ai aussi beaucoup aimé mais quelques petites choses m’ont gêné, pas le style d’ailleurs, qui est certes simple, mais efficace et c’est tout ce qu’on lui demande ^^ (je comprends bien ton coup de gueule…), c’est surtout la répétition des thématiques qui m’a un peu saoulé, la jalousie tout ça, j’ai eu l’impression qu’il insistait trop, comme s’il avait peur qu’on ne comprenne pas… Mais j’ai tout de même passé un bon moment ! Et je l’ai lu très rapidement 🙂

    1. Je peux comprendre les éléments qui t’ont gêné ^^. Je suis surtout agacée par les critiques vraiment destructrices et pas toujours fondées qui s’appuient essentiellement sur le fait que l’auteur a du succès et a reçu des prix, tout en traitant presque ses lecteurs de débiles profonds… parfois on dirait qu’il devrait s’excuser d’avoir réussi.

  2. Je suis d’accord avec ta gueulante ! Non mais…
    J’ai aussi adoré ce roman qui fut un énorme coup de coeur pour moi. L’auteur est devenu, en deux livres, un de mes auteur favoris 🙂

  3. J’aime bien la façon dont tu défends l’auteur, c’est chouette. Trop de gens ont cette réflexion sur le style (moi la première), mais quand ça n’est pas non plus un style d’ado et que l’histoire est bien menée, que demander de plus ? Je n’ai d’ailleurs pas le souvenir d’avoir tiqué sur le style de son autre roman…
    En tout cas je note celui-ci, je pense que l’histoire pourrait vraiment me plaire. Mais je vais attendre sa sortie en Poche :p

    1. Quelques remarques sur le style ne me dérangent pas si elles sont faites avec un minimum de respect pour l’auteur et ses lecteurs ^^. C’est normal de relever les défauts, les critiques sont faites pour ça, de là à dire « c’est pas un auteur il cherche juste à être riche et connu », voilà quoi (je n’invente rien, c’était vraiment dit dans certaines critiques).
      Si tu as bien aimé le premier celui-ci devrait te plaire aussi. Et oui malheureusement le livre est assez cher, même pour un broché ! Merci papa Noël de me l’avoir apporté :p.

  4. J’aime bien ton coup de gueule^^
    Je dois avouer que je faisais partie des personnes qui râlaient pour son premier livre. Disons les choses autrement : ce fut un roman très TRÈS prenant. J’avais passé un super moment et je l’avais dévoré en quelques jours.

    Je trouvais logique qu’il gagne d’ailleurs le Goncourt des lycéens, j’imaginais bien qu’ils avaient dû trouver l’histoire passionnante!
    Mais – et c’est mon seul problème- j’avais trouvé que de lui donner le Grand prix du roman de l’Académie française c’était du n’importe quoi. Albert Cohen a gagné ce prix, George Bernanos aussi…au niveau du style, ce n’est pas comparable pour moi (et bien évidemment, cela reste mon avis, mais tu le dis toi même  » Si vous êtes amoureux des belles tournures de phrases et de style raffiné, ne vous tournez pas vers Joël Dicker ») . Ce n’est donc pas contre l’auteur que je râle, mais contre l’Académie Française, qui tente de se rajeunir et qui le fait de la mauvaise manière, je trouve.
    Voilà!
    En ce qui concerne celui-ci, je vais attendre de le trouver à la bibliothèque pour l’emprunter tranquillement, comme j’avais fait pour son premier. Et je suis sûre de passer un bon moment.

  5. Je suis d’accord avec les reproches en ce qui concerne le prix de l’Académie française, qui pour le coup, se concentre davantage sur le style. C’est vrai que c’était un choix assez étrange, ce n’est pas une immense révélation littéraire. Je suis contente de voir que tu exprimes bien le fait que Joël Dicker n’y est pour rien… il n’a pas choisi de gagner ce prix ! Je trouve ça illogique de s’attaquer directement à lui sur ce point là, ce que pas mal de lecteurs insatisfaits ont fait.

    Il y a peut-être certains lecteurs qui ont été « trompés » par rapport au roman à cause de ce prix, mais ils se sont pourtant également plongés dans « Le Livre des Baltimore » pour finalement le démonter encore une fois, ce que je ne comprends pas.

    Je trouve ça bien qu’il ait reçu le Goncourt des lycéens également, c’est le genre de roman qui peut encourager certains ados à lire ^^.

    J’espère que ce nouveau roman te plaira !

  6. j’ai bien apprécié celui-ci mais je dois avouer que le premier m’avait laissée scotchée, je pense que celui-ci était un peu lent pour moi, mais j’ai été<ravie de retrouver le style de l'auteur =)

    1. Ces deux romans sont quand même assez différents je trouve, et c’est vrai que je garde aussi une petite préférence pour le premier :).

  7. Dicker n’aura pas fini de déchainer les passions ! Je suis tout à faire d’accord en ce qui concerne le prix de l’Académie Française, même si je ne l’ai pas précisé dans ma chronique. J’avais peur de paraitre  »enragée », ce qui me dérange profondément puisque ce n’est pas le cas. Les romans de Dicker ont du bon et du moins bon. Je me répète mais le début et la fin de  »La vérité … » sont fantastiques et m’ont touchée, Marcus est génial ( en tant qu’écrivain) . Ensuite, je suis plus réservée pour le milieu du roman, selon moi, il traine un peu trop. Toutefois, ce roman me tente quand même, notamment pour le drame familial, même si je redoute quelques petites choses déjà présentes dans son roman précédent.

    1. Je peux comprendre ta crainte, mais je te pense suffisamment précise pour éviter de donner cet impression là. Le prix de l’Académie est l’un des points sur lesquels la critique est parfaitement justifiable sans pour autant s’acharner sur l’auteur qui n’a rien demandé ^^ (ça compte pour tous les prix en fait, même si celui-ci est plus étonnant dans ce cas précis).

      Tu risques de retrouver quelques uns des éléments qui t’ont déplu dans ce nouveau roman, mais l’aspect nostalgique de l’intrigue m’a touchée, peut-être qu’il t’atteindra aussi.

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